L’incohérence provoque le découragement
Une activité très simple met en lumière le profond inconfort créé par une incohérence entre nos actes et nos paroles, entre une consigne donnée et des actes qui la contredisent.
Au quotidien nous l’avons pourtant tous vécu : « Arrêtez de crier ! » dit en hurlant, ou une tape donnée à un enfant pour le punir d’avoir frappé un camarade, étant les exemples les plus évidents.
La conséquence ? Placé devant deux messages contradictoires, l’enfant ne sait que faire face à cette dissonance cognitive : le découragement le gagne. Le risque est fort qu’il ignore la consigne, car c’est la cohérence qui appelle l’attention : le cerveau a horreur des incohérences, sources de stress.
Les actes plutôt que les paroles
Parfois il lui faut pourtant faire un choix, puisqu’on attend manifestement de lui une action : mais laquelle ?
Pour résoudre cette dissonance, l’enfant choisira toujours de suivre les actes et non les « paroles, paroles… ». Nous sommes des exemples pour eux par nos actes, non par nos paroles. Ce qui est très logique mais nous renvoie de façon inconfortable à nos propres contradictions…
Comme par exemple lorsque nous tentons, parfois pas toujours à propos, de nous montrer ferme… puis cédons devant leur insistance. Lorsque nous voudrions qu’ils soient autonomes mais leur donnons sans arrêt des consignes, qu’ils soient responsables mais repassons derrière eux pour corriger leurs erreurs, qu’ils fassent preuve d’initiative et de créativité mais critiquons celles-ci lorsqu’elles nous déçoivent ou nous désarçonnent. Et la pire : nous les aimons infiniment… et passons plus de temps à les corriger qu’à leur rappeler notre amour.
L’incohérence, source de découragement
Ce besoin de cohérence, et cette façon de le résoudre, sont inscrits en nous de façon archaïque, instinctive. Aux temps des cavernes, notre survie dépendait en effet de cette capacité d’observation…
C’est pourquoi face à cette dissonance l’enfant se décourage et pense qu’il n’est pas aimé. Il cherche à confirmer son incapacité, attirer l’attention, prendre le pouvoir ou se venger de toutes ces injustices : ce découragement est la source de nombreux actes inappropriés, qui sont autant de tentatives désespérées de faire sens.
La cohérence, une boussole essentielle pour les outils de parentalité positive
D’autres attitudes conséquentes de ce besoin de cohérence sont moins évidentes, comme:
- le fait de donner une consigne en s’assurant que l’enfant a tout ce qu’il faut pour l’exécuter : matériel, compétences, connaissances, disponibilité, maturité, motivation…
- le fait de passer un contrat et d’en assurer le suivi, cad de vérifier qu’il est respecté. Partir du principe qu’il ne le sera pas permet de ne pas en être déçu : l’enfant s’assure juste de notre cohérence…
- le fait de dire ce qu’on va faire… et le faire ! Sans passer par les rappels, les menaces, le chantage, … ou le renoncement, autant de portes ouvertes à des négociations ultérieures
- le fait de montrer l’exemple des attitudes que nous attendons : donner de l’attention, reconnaître ses erreurs, montrer de la gratitude, être beau joueur, maîtriser sa colère (ou demander pardon si on n’a pas réussi), résoudre les conflits et les problèmes du quotidien de façon juste et créative, être ferme et bienveillant en même temps et non de façon alternative…
Chacun de ces principes peut être l’objet de plusieurs activités de Discipline Positive, et la source de nombreux outils pour répondre à des difficultés fréquemment rencontrées :
- il ne m’écoute pas
- il oublie la moitié des choses
- il fait les choses n’importe comment
- il ne range pas
- on passe un contrat mais il ne le respecte pas
- il passe son temps à négocier
- il règle les conflits par la force, la fuite ou le mensonge…
Car chacune de nos difficultés, chacune de nos erreurs, est l’occasion de progresser dans l’apprentissage de nos compétences de parents, et pour nos enfants de développer leurs compétences psychosociales !
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