Un outil particulièrement puissant lorsqu’on veut se faire entendre d’un enfant (et obtenir un résultat plus concret qu’un laconique « Oui, oui ») est de s’obliger à donner ou rappeler une consigne en un mot : « Lumière »… « Chaussons »… « Pyjama »… « Dîner »…

On peut l’accompagner d’un sourire, d’un bref contact physique (main sur l’épaule)

Isabelle Filliozat explique l’efficacité d’une consigne en un mot par le fait que ce mot s’adresse directement au néocortex (cerveau préfrontal) de l’enfant, qui va être responsable de sa traduction dans la consigne, qu’il va chercher dans sa mémoire. Ce travail du cerveau favorise le passage à l’acte et la responsabilisation de l’enfant, qui se donne a lui-même la consigne : « Lumières ! » => « Ha oui, je devais les éteindre ! J’y vais ! »

Une consigne à mot unique favorise donc la coopération.

Alors qu’une consigne donnée par l’adulte en une phrase (ou plus) va se diriger vers l’entendement (cerveau gauche) pour être comprise, mais le lien vers les zones du cerveau responsables du passage à l’acte ne sera pas forcément activé : « Je t’ai demandé d’éteindre les lumières quand tu sors, c’est pas Versailles ici ! » => « Oui, oui… » (j’ai compris… mais je ne passe pas à l’acte).

Ordres ou explications bloquent le cerveau préfrontal. De plus, des émotions ou pensées négatives (agacement, découragement face à des reproches, culpabilité, baisse de l’estime de soi…) peuvent émerger et entraver encore plus le passage à l’acte…

Est-ce acceptable ?

On peut hésiter face à cet outil en imaginant qu’on manque de respect à l’enfant en ne s’adressant pas à lui en faisant des phrases : « Ce n’est pas un chien, tout de même ! ».

On a tellement entendu qu’il faut expliquer les choses à nos enfants qu’on les saoule souvent de trop de mots. Or cette consigne a déjà été expliquée et rappelée de nombreuses fois… Les explications favorisent aussi souvent les négociations sans fin avec certains enfants, les reproches de notre part (« J’en ai assez de devoir te le répéter… »)

Mais le fait est qu’on s’adresse bien plus à l’intelligence de l’enfant et à sa mémoire avec ce simple mot, qui fonctionne comme un ancrage, que quand on le sermonne ou qu’on lui rappelle tous les détails d’une consigne.

Ce mot tout nu est bien plus empli de confiance (qu’il va faire tout seul le lien avec la consigne, le contrat) que d’irrespect.

Et à long terme ?

L’effet à long terme de cet outil est encore plus puissant : à force de faire le lien tout seul entre un simple mot et une séquence d’actions à réaliser, un contexte… l’enfant devient de plus en plus responsable et autonome. A tel point qu’il va peu a peu réussir à se donner ou se rappeler la consigne tout seul, sans intervention extérieure.

Que diriez-vous d’essayer cet outil ?

Catégories : Agir

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